vendredi, janvier 11, 2008

Un peu d’histoire…

J’ai décidé, suite à mes cours de français, de vous donner un petit cours d’histoire sur la culture de l’Inde.

Toutes les informations sont prises dans le livre Le guide du routard 2007 (merci à Suzanne pour le livre qui m’est vraiment utile). Présentement j’enseigne le français à un indien qui le parle déjà mais voudrait améliorer son vocabulaire. Comme je ne connaissais pas TOUT sur les religions, les coutumes et la culture indiennes, j’ai du, moi aussi faire mes devoirs et apprendre ce qu’est l’Inde. Je ne vous dirais pas que je suis rendue une experte mais je peux vous dire que je me couche moins niaiseuse le soir. Alors j’ai décidé de partager avec vous les découvertes faites durant les dernières semaines. Premièrement je vais mettre l’information sur les questions les plus courantes. Mais gênez vous pas pour nous poser des questions.


Les vaches sacrées

Quand on arrive en Inde, on est toujours surpris de voir ces vaches errer à leur gré dans les rues, et souvent en plein milieu. Il paraît que les voitures créent un courant d’air qui chasse les mouches! Ces vaches ne sont pas abandonnées. Elles ont un propriétaire qui a compris que les pelouses municipales (et les poubelles) sont, somme toute, un fourrage particulièrement bon marché. Il est difficile pour un Occidental de comprendre l’importance de la vache pour les hindous. Rappelons la révolte des Cipayes, provoquées par une rumeur : on aurait distribué de la viande de bœuf aux soldats hindous (et pour faire bonne mesure, de la viande de porc aux soldats musulmans). De même les émeutes de 1966, qui furent une dizaine de morts, visaient à obtenir l’interdiction totale de l’élevage de bovins.

Aux premiers temps de la crise de la vache folle, des membres du BJP on formulé une sérieuse offre pour récupérer nos 12 millions de pauvres vaches contraintes à passer à l’abattoir. Le programme du parti prévoyait d’ouvrir des asiles pour vaches malades dans tout le pays (il en existe déjà au Gujarat). Cela suffit à suggérer que la vache n’est pas un élément folklorique, un caprice étrange, mais le symbole de la relation fondamentale que l’hindou entretient avec la nature. En réalité, le respect de la vache est le signe de l’ahimsa, de l’absence de volonté de tuer; c’est aussi un signe de respects envers la « mère universelle », cette vache qui symbolise la maternité, la charité et la pitié.

Plus pieux et plus pratique encore : la vache est l’animal qui permet au défunt de traverser le fleuve (Vaitarani) qui le sépare du paradis. En offrant au prêtre une vache lors des funérailles, le défunt pourrait ainsi s’accrocher à sa queue et traverser le Vaitarani vers la félicité.

La vache sacrée trouve son origine dans le bon sens des sages de l’Inde ancienne où les famines étaient fréquentes. Seul le lait de vache est consommé par le petit de l’homme. En faisant de la vache la mère de l’homme et e lui donnant son rôle religieux, les sages ont donc assuré la survie des enfants. Les économistes peuvent bien rappeler que 60% de ces animaux sont totalement improductifs, que les autres sont sous productifs, que c’est un non-sens absolu que de nourrir et soigner les animaux jusqu’à leur mort, l’abattage d’une vache suscite encore des émeutes dans les villages de « l’Inde profonde » (en revanche, manger du buffle est beaucoup moins grave). Mais c’est finalement l’automobile qui devrait avoir le dernier mot (air malheureusement trop connu) : vu les encombrements dantesques dans les grandes villes, la loi autorise les policiers, depuis mai 2005, à faire déguerpir les vaches à grands coups de bâtons, quand elles restent plantées au milieu des rues. La question n’en reste pas moins le plus sûr détonateur des incidents entre hindous et musulmans.




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