Les divinités et autres...
Les divinités :
Pour l’hindou, Dieu en tant que réalité suprême et absolue est partout. Mais on ne peut vénérer que ses formes manifestées (les avatars), c’est-à-dire les innombrables divinités qui peuplent le panthéon hindou et qui représentent des aspects différents de la même réalité. Quand on sait qu’à l’époque védique il n’existait « que » 33 dieux et qu’aujourd’hui l’Inde en compte plus de 33 millions, on comprend mieux le sens de religion polythéiste. (…) Enfin, sachez que chaque dieu est associé à une ou plusieurs montures et possède des attributs propres, et que le nombre de bras souvent impressionnant symbolise la puissance et la souveraineté cosmique : autant d’éléments utiles pour identifier les divinités dans les temples. Pour vous donner une idée de l’importance des divinités dans la vie des hindous, sachez que la Cour suprême de New Delhi a accordé la personnalité juridique aux dieux du panthéon hindou pour les autoriser à devenir propriétaires « comme n’importe quel citoyen »…
La trinité hindoue (TRIMÛRTI) :
Triade cosmique formée de Brahma, Vishnou et Shiva.
-Brahma : il est le créateur du monde, né des eaux primordiales. Ses symboles sont la fleur de lotus, le spectre, le rosaire et le livre du Véda. Sa monture est le cygne.
-Vishnou : son rôle est de protéger l’univers. Ses symboles principaux sont le disque ou la roue du temps qu’il peut lancer dans l’univers pour se défendre; ainsi que la conque marine, la massue et la fleur de lotus. L’aigle blanc à tête d’homme (garuda) est connu pour être sa monture. Il descend sur terre sous différentes formes pour faire régner l’ordre.
-Shiva : reconnaissable par son troisième œil, il peut détruire tout ce qui ne reflète pas la réalité. Coiffé d’un chignon de cheveux tressés, il danse au milieu des flammes symbolisant le rythme perpétuel de la destruction et de la re-création. Ses symboles sont la peau de tigre, le lingam, et sa monture est le taureau (nandi).
Les grandes déesses du panthéon hindou :
-Sarasvati : épouse de Brahma, déesse de la Connaissance, des Lettres, des Arts et des Sciences, elle est la fille de Shiva et de Parvati (les déesses tissent entre elles des liens assez compliqués…). Ses attributs sont les mêmes que ceux de son cher et tendre époux. Vénérée par les écrivains, les artistes et les scientifiques, elle est aussi honorée par les étudiants.
-Laksmi : appelée parfois Sri (qui signifie « éclat », « beauté »), elle est aussi la fille de Shiva et Parvati et l’épouse de Vishnou, qu’elle trompe allègrement. Mais les voies divines étant parfois impénétrables, Laksmi est considérée comme une sainte, une maîtresse de maison soumise et même une épouse modèle. Déesse de la fortune et de la prospérité, elle est vénérée dans tous les commerces.
-Parvati (ou Uma Parvati) : « la fille de la montagne », épouse de Shiva avec qui elle partage les mêmes attributs de l’ascèse et du renoncement et parfois la même monture, elle est aussi la mère de Skanda et Ganesh, dieu de la Prospérité et de la Sagesse.
Quelques autres divinités :
C’est ce même Ganesh que l’on invoque avant de se lancer dans un nouveau projet, de prendre la route ou de s’endetter. C’est aussi le dieu du spectacle. Au début ou à la fin des films, on trouve son effigie. Enfin, beaucoup de couples font appel à lui pour faciliter l’enfantement ou pour souhaiter à leur descendance un avenir sans embûches.
Selon certains mythes, Ganesh doit sa célèbre tête d’éléphant au tempérament soupe au lait (quasi caractériel) de son père, Shiva, qui, en rentrant de voyage, trouva Parvati en compagnie d’un jeune homme. Sans penser une seconde que son fils pouvait avoir grandi pendant son absence, il lui fit sauter la tête. Shiva promit de rattraper le cou(p) en remplaçant la tête de Ganesh par celle du premier être qu’il croisa en chemin. Malheureusement pour lui, ce fut un éléphant. En compensation, Ganesh est un dieu extrêmement populaire, vénéré par la presque totalité des hindous et présent à l’entrée de chaque temple.
-Durga : divinité suprême et d’une beauté inaccessible, rattachée à la fois à Vishnou et Shiva. Comme Vishnou, elle se bat pour défendre l’ordre cosmique. Elle est aussi une des formes de l’épouse de Shiva. L’origine de Durga est des plus étonnantes : tous les dieux ont réuni leurs pouvoirs pour donner naissance à une divinité ayant toutes leurs caractéristiques. Incarnation de multitude de bras, combattant le démon-buffle.
-Kali (ou Chamunda) : déesse de la destruction et de la mort, elle fréquente les champs de crémation, boit du vin et du sang, et est souvent représentée la langue pendante, un bâton orné d’une guirlande de crânes à la main. Les cheveux hirsutes, le visage émacié et grimaçant, elle piétine des jambes coupées et des restes humains : la femme idéale, quoi!
Les Sadhus et gurus :
Dans la tradition religieuse hindoue, les grands sages, considérés comme saints en vertu de leur savoir spirituel, de leur conduite exemplaire, de leurs compétences en tant que maîtres spirituel, de leur conduite exemplaire, de leurs compétences en tant que maîtres spirituels ou de leur expérience mystique, sont vénérés presque à l’égal de dieux. À côté des rishis (voyants) et autres svais (maîtres spirituels pratiquant l’ascèse), les sadhus (mendiants religieux) attirent notre regard d’Occidentaux par leur allure souvent excentrique. En parcourant l’Inde, vous rencontrerez forcément ces étranges personnages couverts de cendres et pratiquement nus, le cou chargé d’amulettes, certains le crâne rasé, la plupart arborant une étonnante tignasse. Les uns errent sur les routes, ce sont les sadhus (hommes saints), les autres dispensent des leçons sur les places publiques, ce sont les gurus (maîtres, vénérés). La chevelure des sadhus est impressionnante par sa longueur, son volume et sa consistance. Ces derniers ne se peignent jamais, ils frottent leurs cheveux avec la sève des arbres – le banian par exemple - , ce qui active leur croissance et leur donne l’aspect d’épaisses mèches pareilles à des toisons de laine. On a même rencontré un sadhus avec des dreadlocks de 2,50m de long. Symbole de puissance, cette tignasse se porte de deux manières : lâchée ou enroulée en un énorme chignon. Tout comme leur corps, elle est entièrement recouverte de cendres, symbole de renoncement absolu, suivant le modèle de Shiva.
Le sadhu devient siddha, soit ermite, soit ascète, après de dures pénitences et diverses formes de mortifications. Aussi acrobatiques que puissent paraître les postures des sadhu, ces derniers n’ont pas pour but de faire pénitence par des mortifications aussi insensées qu’inutiles, mais d’atteindre la délivrance du cycle infernal des renaissances (moksha) pour fondre leur propre âme (ātman) dans l’âme universelle (brahman).
Le guru (l'homme et non la boisson... ) est, lui, devenu le chef des communautés spirituelles ou ashrams appelées à atteindre açrama, du nom de l’ultime phase de vie d’un brahmane sur le chemin de la vérité.
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