Les castes...
Elles sont l’expression même de cette conception du monde. Il s’agit d’un système d’origine religieuse, fondamental pour le fonctionnement de la vie sociale en Inde. La société indienne, par opposition à la nôtre qui se dit égalitaire, est inégalitaire. Cela signifie que l’esprit indien appréhende le monde d’une manière naturellement hiérarchique. Dans cette hiérarchie, chacun appartient à un groupe, et ce groupe a une position bien définie sur l’échelle de la société indienne.
Héritage des trois ordres indo-européens (prêtres-magiciens, guerriers, paysans), quatre varnas (Castes) composent grosso modo la société-religion hindoue :
- les brahmanes : caste des prêtres et des lettrés sortis de la bouche de Brahma;
- les kshatriyas : guerriers, sortis de ses bras;
- les vaisyas : commerçants, artisans et agriculteurs, sortis de ses cuisses;
- les sudras : serviteurs, sortis de ses pieds
Héritage des trois ordres indo-européens (prêtres-magiciens, guerriers, paysans), quatre varnas (Castes) composent grosso modo la société-religion hindoue :
- les brahmanes : caste des prêtres et des lettrés sortis de la bouche de Brahma;
- les kshatriyas : guerriers, sortis de ses bras;
- les vaisyas : commerçants, artisans et agriculteurs, sortis de ses cuisses;
- les sudras : serviteurs, sortis de ses pieds
... voici quelques images trouvées sur google...
les brahmanes
les kshatriyas
les vaisyas
les sudras
On trouve aussi des indiens qui n’appartiennent à aucune varna. Ce sont les parias (intouchables), sortis d’on ne sait où. Les femmes, incarnant le désir quelle que soit leur origine, appartiennent à la caste la plus basse. Leur caste d’origine ne joue que dans les relations sociales (mariage, repas).
Les trois premières castes représentent environ 20% de la population, les sudras 42% et les parias 20% ; le reste de la population, c’est-à-dire les non-hindouistes, est majoritairement composé de musulmans et de sikhs.
On peut également se demander sur quelles valeurs est maintenant fondée cette hiérarchie. Qu’est-ce qui différencie un brahmane d’un paria? Le critère retenu est celui de la pureté rituelle. En effet, les indiens ont une notion très forte du pur et de l’impur, et cette notion même de pureté est intimement liée au fonctionnement de la société hindoue.
Ceux qui font partie des castes supérieures se livrent à des activités « pures », tandis que les autres, tout en bas de l’échelle, ont des occupations qui les rendent encore plus « impurs » (manipulation des déchets humains, des animaux morts, etc.)
Il faut d’ailleurs préciser que, à l’intérieur des castes, il y a des milliers de subdivisions (on en a dénombré plus de 3000) : les jatis (la naissance). Comme le nom de la personne indique sa jati, il indique donc aussi sa caste. Ainsi, quand deux hindous déclinent leur identité, ils savent à qui ils parlent et cela règle leur comportement. Vous voyez que finalement c’et simple! Vous comprendrez aussi mieux pourquoi un hindou « né » potier ou cordonnier, et travaillant comme commerçant ou ingénieur dans une usine, n’en continuera pas moins à suivre les rites religieux de sa naissance, ceux liés au métier de potier ou de cordonnier.
N’imaginons pas pour autant que les castes correspondent aux classes sociales. Au sein des brahmanes (près de 6% de la population) se trouvent des gens d’origines sociale très différente, des riches industriels comme des petits agriculteurs. Et même des cuisiniers, puisque seul un brahmane peut préparer les repas d’un autre brahmane. Tous les brahmanes ne sont donc pas prêtres, et inversement. De même, aujourd’hui, un intouchable peut s’enrichir à la tête d’une usine qui travaille le cuir (l’impur), tandis qu’un brahmane peut rester pauvre toute sa vie.
La caste ne joue pas uniquement un rôle contraignant, elle encadre aussi la socialisation, la solidarité et l’entraide, un peu comme dans les tribus africaines. Tous les interdits, pourtant sévèrement condamnés par les législations, sont encore respectés scrupuleusement dans beaucoup de villages. Ailleurs, ils tendent à disparaître.
Il a toujours été très mal vu de se révolter contre sa caste. Pourtant, comme tout se perd, même le respect, on a pu assister à de sanglantes émeutes : les intouchables (on dit aussi dalits – « opprimés » - ou harijans, c’est-à-dire les « enfants du dieu Hari », mais c’est condescendant) ont eu la prétention de proclamer qu’intellectuellement et socialement, ils n’étaient pas moins évolués que les autres communautés. Ça s’est terminé dans un bain de sang. Ce n’est qu’après l’Indépendance que le gouvernement a déclaré inconstitutionnel le principe de l’« intouchabilité » des parias, ceux qui, de tout temps, furent complètement exclus du système, avec pour conséquences l’absence de tout contact avec les plus évolués et l’asservissement aux membres des castes supérieures. Le gouvernement indien a instauré des quotas réservant aux intouchables certains postes dans l’administration. De la même manière il leur a octroyé des bourses d’études.
Comme toujours, c’est dans les villes que l’évolution a été la plus rapide. Bien qu’il soit de plus en plus assimilé à nos principes de différenciation sociale, le système de cloisonnement de la population en castes reste fermement ancré dans l’esprit des habitants de nombreux villages. Les structures rurales – castes dominantes au centre du village à proximité des lieux saints, dalits relégués en périphérie du village, souvent dans de misérables huttes – ne sont sans doute pas étrangères à ces pesanteurs. On ne peut modifier en 50 ans des traditions plusieurs fois millénaires.
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